Billet d'humeur Zazous n°44
Terriennes ou t’es rien,
A l’heure où l’obscurantisme progresse comme une vague noire qui recouvre peu à peu nos rêves, nos utopies, nos espoirs, à l’heure où la guerre gronde, où la terre et le vivant dépérissent sous la pression intenable que les humains lui font subir, se pose la question de la fin.
Fin d’un monde, fin de civilisation, fin des temps. On n’ose se projeter dans ce lendemain sombre qui nous attend. Le chaos dans lequel nous avons déjà plongé sans réagir, nous accrochant à ce que nous connaissions, sans accepter la radicalité de l’indispensable changement, nous apparaît par petits morceaux, fragments d’un puzzle dont nous ne voulons pas assembler les pièces. Pour ne pas faire face à la réalité.
Et pourtant, nous savons. Nous portons au fond de nous les solutions. Nous avons connu des fins dans notre courte histoire. Des mondes ont disparu. Des civilisations entières ont été englouties. Des peuples se sont éteints. La vie, chaque fois, a rejailli, a refait son lit, repris sa place pour s’épanouir de plus belle.
En ce mois de purification (février vient du mot latin februare, qui signifie purifier) de transition, de nouveau départ avant le retour du printemps – le Premier temps – il est grand temps de se secouer, de renoncer à tout ce qui nous conduit tout droit à notre perte pour reprendre le chemin de la vie.
Alors que l’invisibilisation des femmes et la mentrification sont revenues au goût du jour, marqueurs parmi d’autres de ce déclin civilisationnel, il est temps de replacer la Terre mère, le féminin, tout ce qui porte la vie, au centre de tout si l’on veut échapper au projet mortifère des puissants de ce monde qui se bâtissent des bunkers tout en accélérant notre fin.
Le processus d’effacement des femmes est apparu au XIXème, avec l’essor industriel. L’histoire a alors été entièrement réécrite sous ce nouvel angle, de la préhistoire aux temps modernes, reléguant les femmes à des rôles subsidiaires, oubliant volontairement leurs rôles déterminants dans la construction des sociétés humaines, supprimant leurs droits, gommant les mots qui les désignaient. Et si les féministes ont œuvré depuis, l’équilibre ne s’est jamais fait.
Avez-vous déjà tapé le mot « femme » sur un moteur de recherche ? Les propositions sont édifiantes. Dans l’ordre : …actuelle (pour le magazine de conseils vie pratique), …de ménage, …belle, …enceinte, …chat (en lien avec la chirurgie esthétique).
Plus gravement, nos sœurs iraniennes sacrifient aujourd’hui leurs vies en se dénudant pour être vues et pouvoir exister alors leur effacement physique est total dans leur pays.
L’avenir appartient aux femmes, disait Gandi.
Les femmes sont à l’origine du monde. Elles sont aussi à l’origine du changement. Elles le portent en elles, vivant dans un perpétuel mouvement lié à celui de l’univers. Elles sont la moitié du ciel et même un peu plus (Christiane Taubira).
Notre tâche est immense et il va falloir ensemble remonter nos manches, nous battre, desceller les pierres qui nous enferment dans un monde sans lendemain pour le rebâtir autrement, laissant de côté les rapports de force et les combats de coqs.
Il va falloir renouer avec la nature, nous reconnecter avec la vie, laisser s’épanouir la part féminine de notre humanité, penser équitablement, bâtir intelligemment pour construire un nouvel équilibre du monde. Et la fin, sera alors un commencement.
Bon 8 mars à tous et vivement demain !
Naturellement féministes,
La girls' team et ses deux barbus (qui assument pleinement leur part de féminité) :
« Les hommes, ça ne sert à rien » Laurent Reiz
« Ne me libère pas, je m’en charge » Isabelle Colin
« Je veux être libre, pas courageuse » Valérie Moratille
« Délivrons-nous du mâle » Olga Mansilla
« Détruisons le patriarcat, pas la planète » Emilie Schickel
« Women are powerful » Becky Harris
« Liberté, égalité, solidarité » Théodore Choumara
En ce début d’année, comme tout au long de l’année, nous vous présentons des collections de cartes majoritairement créées par des femmes :
Hannah Marchant a dessiné pour nous la collection Graines en Liberté, de superbes petites cartes-pochettes contenant des graines de fleurs et plantes aromatiques collectées par une association bretonne, Graines de Liberté qui œuvre à la préservation de la biodiversité.
Caroline Gardner et son équipe de design ont imaginé et adapté pour nous les collections Posie, Minis, Golden et Pompons, des séries fleuries et colorées pour amorcer le printemps. D’autres séries sont en préparation qui arriveront dans les prochains mois.
Rachel Hudson a partagé ses illustrations de paysages du nord de l’Angleterre porteuses d’un souffle de vie et de liberté dans la collection La vie Sauvage.
Mélanie Voituriez et Delphine Balme reviennent avec leurs promenades parisiennes poser un regard empreint de douceur et de poésie sur la capitale, avec leurs collections Mélanie à Paris et Paris Souvenir.
Eloise Hall avec ses dessins et collages délicats de papiers japonais revient consacrer sa Nature Sacrée.
Arrivent également les papiers cadeau, les Sakura et les Boxcards tant attendus.
Leave a comment